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novembre et décembre 2020
2020
Pleins feux sur la peinture à Montréal
Que se passe-t-il en peinture à Montréal? Il y a plusieurs raisons de croire que Montréal est une ville prédominante de la peinture au Canada. Il y a plus de soixante-dix ans, lors du Refus Global, un groupe de seize artistes et leurs professeurs osent confronter l’institution et déclarent leur allégeance à une forme d’art et de culture radicalement progressive. Parmi cette génération d’automatistes qui a formé l’avant-garde de l’art moderne canadien, plusieurs peintres ont obtenu une reconnaissance internationale. Dans le récent livre de Barry Schwabsky, The Observer Effect: On Contemporary Painting, l’auteur observe que le seul fait qu’un artiste se doit d’avoir une carrière démontre à quel point le milieu est conventionnel. Les automatistes, tout comme les expressionnistes abstraits, ne s’attendaient pas à avoir une carrière réussie; ils étaient néanmoins vraiment à cheval sur leurs principes artistiques, comme les artistes l’ont toujours été. Mais alors que dans notre système, devenir un artiste professionnel est devenu une norme, que les artistes sont aux prises avec le marché de l’art et avec les aspects académiques et gouvernementaux, les principes artistiques demeurent primordiaux.
Artistes
Pardiss Amerian, John Ancheta, Jason Baerg, Helen Baker, Dexter Baker-Glenn, Adèle Beaudry, Éric Carlos Bertrand, Lucas Biagini, David Blatherwick, Laurent Bouchard, Trevor Bourke, Dan Brault, Tammi Campbell, Étienne Chartrand, Guylaine Chevarie-Lessard, Brent Cleveland, Mario Côté, Michel Daigneault, Phil Delisle, Jean-Sébastien Denis, Lisa Denyer, Clovis Alexandre Desvarieux, Tiago Duarte, Erzulie, Michelle Furlong, Chloé Gagnon, James Gardner, Martin Golland, Ian Gonczarow, Antonietta Grassi, Magalie Guérin, Sonia Haberstich, Charlene Hahne, Caroline Lindsay Hart, Alexa Hawksworth, Zhang He, Dil Hildebrand, Franziska Holstein, Marley Johnson, Janet Jones, Franz Jyrch, Trevor Kiernander, Benjamin Klein, Guillaume Klootier, Claire Labonté, Nicolas Lachance, Marie-Claude Lacroix, David Lafrance, Etienne Lafrance, Peter Lamb, Antoine Larocque, Stéphane La Rue, Mathieu Lévesque, James Low, Madeleine Mayo, Robin Megannity, Darby Milbrath, Rebecca Munce, Christine Nobel, Steven Orner, Daniel Oxley, Bea Parsons, Laura Payne, Cindy Phenix, Laurence Pilon, playpaint, Brigitte Radecki, Kevin Rameau, Alice Reiter, Jeanie Riddle, Nathan Ritterpusch, Richard Roblin, George E. Russell, Francine Savard, Amy Schissel, Maria Schumacher, Matt Schust, Cameron Skene, Kara Skylling, Jackson Slattery, Mark Stebbins, Mariane Stratis, Yoshihiro Suda, Antoine Thériault, Joseph Tisiga, Élysanne Tremblay, Sylvia Trotter Ewens, France Trudel, Frédérique Ulman-Gagné, François Vincent, Julia Lia Walter, Alice Wilson, Jinny Yu, Mirana Zuger
Exposants
Archive Contemporary — Art Mûr — AVE — B312 — Blouin Division — Bradley Ertaskiran — Centre Clark — ELLEPHANT — Galerie Bellemare Lambert — Galerie Bernard — Galerie d’art Stewart Hall — Galerie Hugues Charbonneau — McClure Gallery — Galerie Nicolas Robert — Galerie Robert Poulin — Galerie Robertson Arès — Galerie Youn — Galerie Z Art Space — Laroche/Joncas — McBride Contemporain — Occurrence, Painting at the End of the World — Patrick Mikhail Gallery —
Pierre-François Ouellette art contemporain — Projet Casa — Projet Pangée — Maison de la culture Mont-Royal — Maison de la culture NDG
Painting at the End of the World
Le projet Painting at the End of the World (Peindre lors de la fin du monde) cherche à générer un discours critique sur la nature physique du médium de peinture, lorsque ce dernier est en mode mimétique. Le contexte de recherche est double : premièrement, il s’agit de choisir et de discuter de la peinture identifiée soit comme étant post-analogique, macro-straction ou post-internet, via des usages spécifiques de la peinture et une esthétique particulière. Deuxièmement, le travail sélectionné doit être discuté dans le contexte actuel, prenant en compte le système et les réalités omniprésentes du modèle économique dominant : le capitalisme néolibéral.
Les plus récentes tendances en peinture représentent un nouveau tournant mettant l’accent sur la représentation de l’expérience humaine ordinaire, vécue partiellement à travers l’esthétisme des interfaces et des écrans numériques. Durant les cinq dernières années, de plus en plus de peintres ont adhéré à l’esthétique de l’interface du logiciel, comme un moyen de pousser les limites du médium traditionnel. Plusieurs artistes explorent des techniques d’application mimétiques et le processus bureaucratique, afin d’étudier l’interface numérique, ses dégradés doux, ses ombres portées, ses fenêtres et ses éclats. De manière plus significative, ce mimétisme en peinture et la reproduction de ces représentations de l’écran demandent un engagement théorique avec la notion de numérique et, par défaut, avec son code source mathématique, visant à éroder les clichés des œuvres d’art représentatives.
L’objectif global du projet consiste d’abord à choisir des artistes et des œuvres d’art, puis de mener des entrevues et de discuter afin d’explorer les motivations derrière les pratiques individuelles et les prises de décision créatives. Deuxièmement, il s’agit d’intégrer les résultats de ces entretiens dans une analyse textuelle, à la lumière des textes clés de Graw, Rancèire et Baudrillard, afin d’établir un discours crédible et significatif sur la nature de la peinture contemporaine émergente. La troisième étape consiste en l’exposition physique et virtuelle des résultats.